La citation célèbre “la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié” soulève des questions profondes sur l’éducation et le savoir. Souvent attribuée à Édouard Herriot, cette phrase puissante trouve son origine chez Ellen Key, une pédagogue suédoise.
Cette citation énigmatique et paradoxale continue de nous interroger sur la véritable nature de la pensée et son impact sur notre développement personnel. Elle met en lumière l’importance de la culture au-delà de l’accumulation d’informations.
Dans cet article, nous explorerons l’histoire fascinante de cet aphorisme, depuis sa création jusqu’à sa popularisation, en passant par les différentes interprétations qu’il a suscitées.
L’origine et l’histoire d’une citation célèbre
La citation ‘la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié’ a une histoire fascinante qui remonte à plus d’un siècle. Cette phrase, souvent attribuée à tort à Édouard Herriot, trouve en réalité ses racines dans les écrits d’Ellen Key, une pédagogue suédoise.
Ellen Key : la véritable auteure suédoise
Ellen Key, figure éminente de la réforme éducative en Suède, est la véritable auteure de cette citation. Son essai “Bildning” (Éducation), publié en 1897, a joué un rôle crucial dans l’élaboration de cette idée. Key y développe sa vision de l’éducation et de la culture, mettant en avant l’importance de la formation intégrale de l’individu.
La première publication dans la revue Verdandi en 1891
La première trace de cette citation remonte à 1891, lorsqu’elle a été publiée dans la revue suédoise Verdandi. Cette revue était un organe important pour les intellectuels suédois de l’époque, et la publication de cette citation a marqué le début de sa propagation dans les milieux intellectuels.
Année | Événement | Signification |
---|---|---|
1891 | Publication dans Verdandi | Première apparition de la citation |
1897 | Publication de “Bildning” | Développement de l’idée par Ellen Key |
1910 | Traduction en français | Propagation internationale |
1916 | Traduction en japonais | Expansion en Asie |
L’évolution et la propagation de la citation
Au fil des ans, la citation d’Ellen Key a connu une évolution fascinante. Après sa première apparition dans la revue Verdandi, elle a été reprise et développée dans son essai “Bildning” en 1897. La traduction de ses œuvres en diverses langues a joué un rôle crucial dans la propagation internationale de cette pensée. La version française est parue dès 1910, suivie d’une version japonaise en 1916.
Ainsi, cette citation a traversé les frontières linguistiques et culturelles, s’enrichissant de nouvelles nuances et interprétations. Son essence est restée intacte, soulignant l’importance de la culture au-delà de l’oubli.
Le rôle d’Édouard Herriot dans la popularisation de “la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié”
Édouard Herriot a joué un rôle prépondérant dans la diffusion de la maxime “la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié” en France. Herriot, une figure politique et intellectuelle de premier plan, a contribué à ancrer cette idée dans le discours éducatif et culturel français du XXe siècle.
Les mentions dans ses mémoires “Jadis”
Dans ses mémoires intitulés “Jadis”, Édouard Herriot fait référence à la maxime “la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié” à plusieurs reprises. Ces mentions ont contribué à renforcer la popularité de cette citation auprès du grand public et des milieux intellectuels. Herriot utilise cette maxime pour illustrer l’importance de l’éducation et de la culture dans la formation de l’individu.
Les écrits d’Herriot dans “Jadis” montrent comment il a intégré cette maxime dans sa vision de l’éducation et de la culture. Il souligne l’idée que la véritable culture n’est pas seulement l’accumulation de connaissances, mais la capacité à retenir l’essentiel de ce qui a été appris.
La version des “Notes et Maximes”
Dans son ouvrage “Notes et Maximes”, Édouard Herriot revient sur la maxime “la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié” en lui donnant une interprétation plus personnelle. Il y voit une réflexion profonde sur la nature de la culture et son rapport avec la mémoire et l’oubli.
Cet ouvrage permet de comprendre comment Herriot a utilisé cette maxime pour exprimer ses propres idées sur l’éducation et la culture. Il met en avant l’importance de dépasser la simple mémorisation pour atteindre une véritable compréhension.
L’attribution erronée et sa correction historique
Longtemps, Édouard Herriot a été considéré à tort comme l’auteur de la maxime “la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié”. Cependant, des recherches historiques ont révélé qu’Ellen Key, une écrivaine suédoise, en était la véritable auteure.
- L’attribution erronée de cette citation à Édouard Herriot s’est propagée pendant des décennies dans les milieux intellectuels et éducatifs français.
- Des recherches minutieuses ont finalement permis de rétablir la vérité en identifiant Ellen Key comme la source originale.
- Cette correction historique souligne l’importance de la rigueur dans l’attribution des citations et illustre le phénomène décrit par la maxime elle-même.
Herriot, en tant que ministre de l’Instruction publique, a probablement été influencé par les travaux d’Ellen Key sans en connaître l’origine exacte. Cette histoire illustre parfaitement la maxime : Herriot avait retenu l’essence de la pensée tout en oubliant sa source.
Les interprétations philosophiques de la maxime
La maxime “la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié” ouvre une réflexion profonde sur la distinction entre la connaissance et la culture. Cette distinction est au cœur de la compréhension de ce que signifie être cultivé.
La différence entre connaissance et culture
La connaissance fait référence à l’acquisition d’informations et de faits, tandis que la culture englobe une compréhension plus profonde et une appréciation de ces connaissances dans un contexte plus large. La culture transforme les connaissances en une partie intégrante de notre être.
L’assimilation versus l’accumulation du savoir
L’accumulation du savoir est un processus quantitatif, tandis que l’assimilation implique une intégration qualitative de ce savoir dans notre vision du monde. L’assimilation est ce qui permet à la culture de se développer.
La dimension humaniste de la réflexion
La dimension humaniste de cette maxime souligne que la culture transforme l’individu au-delà des connaissances. Comme le pensait Kant, le développement de la nature humaine est stimulé par nos besoins et passions, faisant de la culture une nécessité existentielle.
Concept | Définition | Importance |
---|---|---|
Connaissance | Acquisition d’informations et de faits | Fondement de la culture |
Culture | Compréhension profonde et appréciation des connaissances | Transformation de l’individu |
Assimilation | Intégration qualitative du savoir | Développement de la culture |
En résumé, la maxime nous invite à considérer l’éducation non comme une fin en soi, mais comme un moyen de transformation et d’élévation de l’esprit humain. Cette vision humaniste de la culture nous rappelle son importance dans le développement de notre humanité.
Conclusion : La pertinence contemporaine de cette pensée
La citation “la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié” d’Ellen Key demeure étonnamment pertinente dans notre monde contemporain. Cette réflexion nous invite à repenser notre rapport au savoir à l’ère de l’information instantanée.
Plus d’un siècle après sa formulation, cette citation sur la culture conserve une remarquable actualité. Elle nous rappelle que la culture n’est pas simplement une accumulation de connaissances, mais une manière d’être et de penser qui perdure au-delà des détails oubliés.
L’histoire de cette citation, longtemps attribuée à tort à Édouard Herriot, illustre parfaitement le phénomène qu’elle décrit : l’essence de la culture a perduré à travers le temps, même si les détails de son origine avaient été oubliés. Dans un monde où l’éducation est parfois réduite à l’acquisition de compétences techniques, cette pensée nous rappelle l’importance de former des esprits cultivés capables de penser par eux-mêmes.
Les moralistes de toutes les époques nous rappellent que le temps est le meilleur révélateur de ce qui constitue la véritable culture : ce qui subsiste après que les modes intellectuelles ont passé et que les détails se sont estompés dans notre conscience.
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